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Phrases de Thomas More
Il existe une foule de nobles qui passent leur vie à ne rien faire, frelons nourris du labeur d'autrui, et qui, de plus, pour accroitre leurs revenus, tondent jusqu'au vif les métayers de leurs terres. Ils ne concoivent pas d'autre façon de faire des économies, prodigues pour tout le reste jusqu'à se réduire à la mendicité. Ils trainent de plus avec eux des escortes de fainéànts qui n'ont jamais appris aucun métier capable de leur donner leur pain.
Chacun se complait à ses propres idées, c'est la nature qui en a ainsi décidé. Le corbeau trouve ses petits charmants et la vie du jeune singe enchante ses parents
Les Utopiens n'oublient jamais cette règle pratique: Fuir la volupté qui empêche de jouir d'une volupté plus grande, ou qui est suivie de quelque douleur.
L'orgueil ne mesure pas le bonheur sur le bien-être personnel, mais sur l'étendue des peines d'autrui.
Est-il, en effet, de plus belle richesse que de vivre joyeux et tranquille, sans inquiétude ni souci?
Chez l'homme en particulier, il existe une autre cause d'avarice, l'orgeuil, qui le porte à surpasser ses égaux en opulence et à les éblouir par l'étalage d'un riche superflu.
Il est certain que la plus brillante parure peut couvrir la plus dégoûtante difformité.
Répondez au fou selon sa folie.
N'arrive-t-il pas souvent qu'on recule devant la honte d'une rétraction et l'aveu d'une erreur irréfléchie?
"Le cadavre sans sépulture a le ciel pour linceul; partout il y a un chemin pour aller à Dieu"
Il existe une foule de nobles qui passent leur vie à ne rien faire, frelons nourris du labeur d'autrui, et qui, de plus, pour accroître leurs revenus, tondent jusqu'au vif les métayers de leurs terres.
Vous cautériserez un ulcère, et vous enflammerez tous les autres ; vous guérirez un malade, et vous tuerez un homme bien-portant; car ce que vous ajoutez à l'avoir d'un individu, vous l'ôtez à celui de son voisin.
Quand on ne peut pas atteindre la perfection, il faut au moins atténuer le mal.
Allons, allons, dit le père de Tom à ton âge, Il n'y a plus d'excuse à jouer les débauchés. Il est temps mon garçon que tu songes à prendre une femme! - Ah, père, c'est bien vrai. A qui vais-je donc prendre sa femme?
Les autres peuples signent des traités, les rompent et en concluent à chaque instant de nouveaux. Les Utopiens n'en concluent avec personne. A quoi bon? disent-ils. Est-ce que la nature ne rapproche pas suffisamment l'homme de l'homme? Celui qui méprise les lois de la nature fera-t-il plus de cas de formules écrites?
Un vol simple n'est pas un crime si grand qu'on doive le payer de la vie. D'autre part aucune peine ne réussira à empêcher de voler ceux qui n'ont aucun autre moyen de se procurer de quoi vivre. Votre peuple et la plupart des autres me paraissent agir en cela comme ces mauvais maîtres qui s'occupent à battre leurs élèves plutôt qu'à les instruire. On décrète contre le voleur des peines dures et terribles alors qu'on ferait mieux de lui chercher des moyens de vivre, afin que personne ne soit dans la cruelle nécessité de voler d'abord et ensuite d'être pendu.
Malheureusement, un fatal bandeau les aveugle, le bandeau des préjugés et des faux principes, dont on les a pétris et infectés dès l'enfance.
Si la loi frappe, c'est pour tuer le crime en conservant l'homme.
Sachez dire la vérité avec adresse et à propos; et si vos efforts ne peuvent servir à effectuer le bien, qu'ils servent du moins à diminuer l'intensité du mal: car tout ne sera bon et parfait que lorsque les hommes seront eux-mêmes bons et parfaits. Et, avant cela, des siècles passeront.
Quel est l'homme qui désire plus vivement une révolution? N'est-ce pas celui dont l'existence actuelle est misérable? Quel est l'homme qui aura le plus d'audace à bouleverser l'Etat? N'est-ce pas celui qui ne peut qu'y gagner, parce qu'il n'a rien à perdre
La paix vaut bien qu'on s'occupe d'elle autant que de la guerre.
Platon, ce grand génie avait aisément prévu que le seul moyen d'organiser le bonheur public, c'était l'application du principe de l'égalité.
Quand les sages voient la foule répandue dans les rues et sur les places, pendant une longue et forte pluie, ils crient à cette multitude insensée de rentrer au logis, pour se mettre à couvert. Et, si leur voix n'est pas entendue, ils ne descendent pas dans la rue pour se mouiller inutilement avec tout le monde; ils restent chez eux, et se contentent d'être seuls à l'abri, puisqu'ils ne peuvent guérir la folie des autres.
Les hommes ont fait des rois pour les hommes, et non pas pour les rois ; ils ont mis des chefs à leur tête pour vivre commodément à l'abri de la violence et de l'insulte; le devoir le plus sacré du prince est de songer au bonheur du peuple avant de songer au sien; comme un berger fidèle, il doit se dévouer pour son troupeau, et le mener dans les plus gras pâturages.
Platon a dit: l'humanité sera heureuse un jour, quand les philosophes seront rois ou quand les rois seront philosophes.
La mort est une peine injuste et inutile; elle est trop cruelle pour punir le vol, trop faible pour l'empêcher.
[ ... ] Moi, plein de santé et de jeunesse, j'ai tout donné à mes parents, et à mes amis. Il ne se plaindront pas, j'espère, de mon égoïsme; ils n'exigeront pas que, pour les gorger d'or, je me fasse esclave d'un roi. - Entendons-nous, dit Pierre. Je ne voulais pas dire que vous deviez vous asservir aux rois, mais leur rendre service. - Les princes, mon ami, y mettent peu de différence; et, entre ces deux mots latins servire et inservire, ils n'y voient qu'une syllabe de plus ou de moins.
La pauvreté même, qui seul paraît avoir besoin d'argent, la pauvreté diminuerait à l'instant, si la monnaie était complètement abolie.
L'homme sage prévient le mal plutôt que d'employer les remèdes; il évite la douleur plutôt que de recourir aux soulagements.
En voulant guérir la folie des autres, je tomberais en démence avec eux.
La dignité royale ne consiste pas à régner sur des mendiants, mais sur des hommes riches et heureux.
La richesse et la liberté conduisent à l'insubordination et au mépris de l'autorité; l'homme libre et riche supporte impatiemment un gouvernement injuste et despotique.
Ne nous fâchons pas, très cher frère. Il est écrit: Dans votre patience, vous posséderez votre âmes.
Les voleurs ne sont pas les plus mauvais soldats, et les soldats ne sont pas les plus timides voleurs; il y a beaucoup d'analogie entre ces deux métiers.
Les autres hommes n'abandonnent leurs biens que vieux et à l'agonie, et encore lâchent-ils en pleurant ce que leur main défaillante ne peut plus retenir.
Le cadavre sans sépulture a la ciel pour linceul; partout il y a un chemin pour aller à Dieu.
J'aime mieux commander à des riches que de l'être moi même.
Quand je reconsidère ou que j'observe les États aujourd'hui florissants, je n'y vois, Dieu me pardonne, qu'une sorte de conspiration des riches pour soigner leurs intérêts personnels sous couleur de gérer l'État. Il n'est pas de moyen, pas de machination qu'ils n'inventent pour conserver d'abord et mettre en sûreté ce qu'ils ont acquis par leurs vilains procédés, et ensuite pour user et abuser de la peine des pauvres en la payant le moins possible. Dès que les riches ont une fois décidé de faire adopter ces pratiques par l'État -- qui comprend les pauvres aussi bien qu'eux-mêmes -- elles prennent du coup force de loi. Ces hommes détestables, avec leur insatiable avidité, se sont partagé ce qui devait suffire à tous; combien cependant ils sont loin de la félicité dont jouissent les Utopiens!
C'est pourquoi je réfléchis à la Constitution si sage, si moralement irréprochable des Utopiens, chez qui, avec un minimum de lois, tout est réglé pour le bien de tous, de telle sorte que le mérite soit récompensé et qu'avec une répartition dont personne n'est exclu, chacun cependant ait une large part. J'oppose à ces usages ceux de tant d'autres nations toujours occupées à légiférer sans être pour autant mieux gouvernées; où chacun nomme sien ce qui lui est tombé dans les mains; où tant de lois accumulées sont impuissantes à garantir l'acquisition, la conservation de la propriété, à distinguer de celle du voisin ce que chacun désigne comme son bien propre, ainsi que le prouvent surabondamment des procès qui surgissent à l'infini et qui ne se terminent jamais.
Car comment toutes choses seraient-elles parfaites si tous les hommes ne le sont pas davantage, ce que je n'espère pas voir arriver demain?
La plupart des gens ignorent les lettres; beaucoup les méprisent. Un barbare rejette comme abrupt tout ce qui n'est pas franchement barbare. Les demi-savants méprisent comme vulgaire tout ce qui n'abonde pas en termes oubliés. Il en est qui n'aiment que l'ancien. Les plus nombreux ne se plaisent qu'à leurs propres ouvrages. L'un est si austère qu'il n'admet aucune plaisanterie; un autre a si peu d'esprit qu'il ne supporte aucun badinage. Il en est de si fermés à toute ironie qu'un persiflage les fait fuir, comme un homme mordu par un chien enragé quand il voit de l'eau. D'autres sont capricieux au point que, debout, ils cessent de louer ce qu'assis ils ont approuvé. D'autres tiennent leurs assises dans les cabarets et, entre deux pots, décident du talent des auteurs, prononçant péremptoirement condamnation au gré de leurs humeur, ébouriffant les écrits d'un auteur comme pour lui arracher les cheveux un à un, tandis qu'eux-mêmes sont bien tranquillement à l'abri des flèches, les bons apôtres, tondus et rasés comme des lutteurs pour ne pas laisser un poil en prise à l'adversaire. Il en est encore de si malgracieux qu'ils trouvent un grand plaisir à lire une uvre sans en savoir plus de gré à l'auteur, semblables à ces invités sans éducation qui, généreusement traités à une table abondante, s'en retournent rassasiées sans un mot de remerciement pour l'hôte.
A vrai dire, je ne suis pas encore tout à fait décidé à entreprendre cette publication. Les hommes ont des goûts si différents; leur humeur est parfois si fâcheuse, leur caractère si difficile, leurs jugements si faux qu'il est plus sage de s'en accommoder pour en rire que de se ronger de soucis à seule fin de publier un écrit capable de servir ou de plaire, alors qu'il sera mal reçu et lu avec ennui.
De bonne heure, ils apprennent à ne pas dédaigner assez la vie pour la prodiguer étourdiment; mais aussi à ne pas l'aimer assez pour la retenir avec une honteuse avarice, quand l'honneur veut qu'on l'abandonne.
Et souvent l'excès du danger fait un lion du plus lâche des hommes.
Car, disent-ils, ce n'est qu'avec une santé parfaite que la condition de la vie humaine est rendue paisible et souhaitable; sans la santé, il n'est plus de volupté possible; sans elle, l'absence de la douleur n'est pas un bien, c'est l'insensibilité du cadavre.
Chercher le bonheur sans violer les lois, est sagesse; travailler au bien général, est religion; fouler aux pieds la félicité d'autrui en courant après la sienne, est une action injuste.
L'âme est immortelle: Dieu qui est bon l'a créée pour être heureuse. Après la mort, des récompenses couronnent la vertu, des supplices tourmentent le crime.
Le pilote ne quitte pas son navire, devant la tempête parce qu'il ne peut maîtriser le vent.
Fabiricius, cette grande âme, était pénétré de ce sentiment sublime, quand il répondit: J'aime mieux commander à des riches, que de l'être moi-même. Et, de fait, nager dans les délices, se gorger de voluptés au milieu des douleurs et des gémissements d'un peuple, ce n'est pas garder un royaume, c'est garder une prison.
Le roi qui nourrit une armée n'a jamais trop d'argent.
Arrachez de votre île ces pestes publiques, ces germes de crime et de misère. Décrétez que vos nobles démolisseurs reconstruiront les métairies et les bourgs qu'ils ont renversés, ou céderont le terrain à ceux qui veulent rebâtir sur leurs ruines. Mettez un frein à l'avare égoïsme des riches; ôtez-leur le droit d'accaparement et de monopole. Qu'il n'y ait plus d'oisifs pour vous. Donnez à l'agriculture un large développement; créez des manufactures de laine et d'autres branches d'industrie, où vienne s'occuper utilement cette foule d'hommes dont la misère a fait jusqu'à présent des voleurs, des vagabonds ou des valets, ce qui est à peu près la même chose.
La nature inspire à chacun de caresser avec amour les produits de son invention. C'est ainsi que le corbeau sourit à sa couvée, et le singe à ses petits.
Le prince est la source d'où le bien et le mal se répandent comme un torrent sur le peuple.
Son âme est ouverte à tous; mais il a pour ses amis tant de bienveillance, d'amour, de fidélité et de dévouement, qu'on pourrait le nommer, à juste titre, le parfait modèle de l'amitié.
Sa science et sa vertu sont au-dessus de mes éloges, et sa réputation est si brillante que vanter son mérite serait, comme dit le proverbe, faire voir le soleil une lanterne à la main.
Salomon le plus sage des hommes a dit: "Répondez au fou selon sa folie"
Puisque la prospérité ou la ruine d'un État dépend de la moralité de ses gouvernants, où aurait-on chance de faire un choix plus sage que parmi ceux que nulle cupidité ne saurait détourner de leur devoir?
D'après cela, ne dirait-on pas que la justice est une vertu plébéienne et de bas lieu, qui rampe bien au-dessous du trône des rois?
Mais n'est-ce pas plutôt l'espoir du meurtre, l'attente du carnage qui passionnent exclusivement pour la chasse?
Le bonheur, disent-ils, n'est pas dans toute espère ce volupté; il est seulement dans les plaisirs bons et honnêtes.
Mais pratiquer des vertus âpres et difficiles, renoncer aux douceurs de la vie, souffrir volontairement la douleur, et ne rien espérer après la mort, en récompense des mortifications de la terre, c'est aux yeux de nos insulaires le comble de la folie.
En général l'argent est le nerf de la guerre, soit pour acheter des trahisons, soit pour combattre à force ouverte.
La loi interdit aux citoyens le métier de boucher, de peur que l'habitude du massacre ne détruise peu à peu le sentiment d'humanité, la plus noble affection du coeur de l'homme.
Le boeuf, disent les Utopiens, n'a pas la vivacité du cheval; mais il le surpasse en patience et en force; il est sujet à moins de maladies, il coûte moins à nourrir, et quand il ne vaut plus rien au travail, il sert encore pour la table.
Le roi ne peut mal faire, quand même il le voudrait.
Ma conviction intime, est qu'il y a l'injustice à tuer un homme pour avoir pris de l'argent, puisque la société humaine ne peut pas être organisée de manière à garantir à chacun une égale portion de bien.
Mais n'est-il pas dommage de voir des hommes forts et beaux, de les voir se consumer dans l'inaction, s'amollir dans des occupations de femmes, tandis qu'on pourrait les rendre laborieux et utiles, en leur donnant un métier honorable, et en les habituant à vivre du travail de leurs mains?
A l'entendre discuter si savamment les institutions et les moeurs des différents peuples, il semblait qu'il eût vécu toute sa vie dans les lieux où il n'avait fait que passer.
La loi veut que les motions d'intéret général soient discutées dans le sénat trois jours avant d'aller aux voix et de convertir la proposition en décret
Les magistrats en effet ne souhaitent pas éprouver les citoyens malgré eux par des fatigues inutiles. Car la Constitution vise uniquement, dans la mesure où les nécessités publiques le permettent, à assurer à chaque personne, pour la libération et la culture de son âme, le plus de temps possible et un loisir affranchi de tout assujettissement physique. En cela réside pour eux le bonheur véritable.
Avec l'usage de l'or, a disparu toute avidité d'en posséder: que de soucis supprimés, quelle semence de crime arrachée avec sa racine! Car, qui ne le sait? les tromperies, les vols, les brigandages,les rixes, les émeutes, les coups, les révoltes, les meurtres, les trahisons, les empoisonnements, que des supplices quotidiens punissent sans pouvoir les décourager, disparaissent en même temps que l'usage de la monnaie. Ajoutons-y la peur, l'angoisse, les soucis, les efforts, les veilles, qui mourront en même temps que l'argent. Même la pauvreté, qui semble avoir l'argent pour remède, disparaîtra dès qu'il aura été aboli.
C'est la hantise de la pénurie qui rend avide et rapace, ainsi qu'on le constate chez tous les êtres vivants; l'homme y ajoute l'orgueil, qui lui est propre et qui lui donne l'illusion que l'on dépasse les autres par un étalage de superfluités. Les principes des Utopiens ne laissent aucune place à ces mauvais sentiments.
D'autres auteurs d'aphorismes
Stanislaw Jerzy Lec
Victor Hugo
Saint Pierre a renié Jésus il a bien fait !
Charles Baudelaire